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Un medalion roman dedicat lui Divus Pertinax / Un médaillon romain de Divus Pertinax

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Excerpt En 1977, le Cabinet Numismatique du Musée National d'Histoire de Bucarest prit possession par achat d'une pièce rare: un médaillon romain en bronze mis au jour par hasard à Ştefăneştii-de-Sus (commune de Ştefăneştii-de Jos, dép. d'Ilfov).
Il s'agit d'une émission frappée par Septime Sévère, à la mémoire de l'ancien empereur P. Helvius Pertinax Augustus:
Av. DIWS PERTINAX PTVS PATER Tête de profil à droite, buste drapé d'un paludamentum fixé sur l'épaule droite.
Rv. AETERNITAS. Quadrige traînée par quatre éléphants (conduits par les cornacs), portant - sous un baldaquin - le simulacre de Pertinax. .
AE; î; 41,5 χ 41 mm; 56,06 g; inv. 111.703.
C'est un médaillon du type CONSECRATIO, émission assez rare - occasionnée par la divinisation d'un empereur ou d'un autre membre de la famille impériale. La rareté de ces médaillons frappe par rapport à l'abondance des émissions des monnaies avec CONSECRATIO du même type destinées à la circulation.
Il faut encore mentionner qu'il y a aussi des médaillons dont le type ne trouve pas de correspondant dans les émissions courantes; dans cette catégorie s'inscrit aussi notre médaillon.
Bien que si rare, il n'est pas pourtant totalement inconnu; un autre exemplaire, conservé dans la collection Polazio de Bologne, est présenté par Gnecchi, dans son catalogue: par malheur, le lieu de provenance reste inconnu et l'état de conservation médiocre (il est martelé, le relief et la légende presque effacées) (voir dans le texte roumain note 4).
Par une belle chance, notre exemplaire se remarque par son état parfait de conservation. L'effigie réalisée par le graveur ancien, ainsi que son buste conservé aux Musées Vaticanes, transposent admirablement le portrait que lui trace l'auteur de la biographie de l'Histoire Auguste (Pert., 12): "L'âge donnait à ce prince un air vénérable; il avait la barbe longue, les cheveux frisés... la taille tout à fait impériale" (fuit aut senex venerabilis, imissa barba...statura imperatoria).
En base des sources narratives (spécialement Cassius Dion, Hérodien et l'Histoire Auguste) et épigraphiques, on connaît d'une manière satisfaisante la carrière de Pertinax. Premièrement, il effectua le service militaire équestre en Syrie, en Bretagne et en Mésie Supérieure. Après une charge de caractère civil en Italie (procurator ad alimenta), il fut envoyé préfet de la flotte du Rhin (praefectus classis Germanicae), où l'atteste aussi une inscription mise au jour à Brühl (près de Köln). D'où il fut transféré en Dacie à une fonction avec des appointement se montant à 200 000 sesterces (inde ad ducenum sestertiorum stipendium translatus in Daciam) - charge confirmée aussi par l'inscription de Brühl. Plusieurs autres charges qu'il accomplit avec honneur à l'époque des guerres de la zone danubienne, lui ouvrirent l'entrée au sénat (parmi les anciens préteurs); puis l'empereur Marc Aurèle le désigna consul (en 175). Il fut ensuite nommé gouverneur des deux Mésies et, peu après, de la Dacie (Hist. Aug., Pert, 2: Moesiae utriusque, max Daciae regimen accepit; son gouvernement en Dacie est confirmé, entre autres, par le diplôme militaire de Drobeta du 1 avril 179. Six exploits dans ces différentes provinces lui valurent le gouvernement de la Syrie (bene gestis his provinciis, Syriam meruit Hist. Aug., Pert. 2,11).
Ultérieurement, autres fonctions couronnèrent sa carrière sénatoriale: proconsul de l'Afrique, préfet de la Ville (praefectus Urbi) et un nouveau consulat (ordinaire). Après la mort de Commode, le 1er janvier 193, le sénat le proclama empereur: mais il tomba à son tour assassiné par les prétoriens, après seulement 87 jours de règne (voir notes 5-8).
Dès que Septime Sévère mit le pied à Rome, il s'érigea en vengeur de la mort de Pertinax (Cassius Dion, LXXTV, 1); de même, il célébra avec grandeur l'apothéose de son prédécesseur; une série monétaire fut consacrée au nouveau diuus, par plusieurs types.
Cassius Dion, qui en qualité de sénateur assista aux cérémonies, fait la relation suivante: "Dès que Sévère prit le pouvoir, il consacra un sanctuaire à Pertinax, et établit que son nom soit mentionnée dans toutes les invocations et les serments, que sa statue d'or soit transportée dans le cirque dans un char traîné par des éléphants et que dans toutes autres théâtres trois trônes d'or soient exposés en son honneur" (LXXTV, 4). Voilà aussi la relation de l'Histoire Auguste (Pert.. 14):
On lui fit, sous l'empereur Sévère, d'après le témoignage éclatant que le sénat rendit à ses vertus, des obsèques magnifiques, où son image fut promenée solennellement. Sévère prononça son éloge funèbre, et le respect qu'il montra, dans cette occasion, pour la mémoire de ce prince, lui fit donner par le sénat le surnom de Pertinax. Le fils de celui-ci devint flamme de son père; les prêtres chargés du culte de Marc-Aurèle, et qui s'appelaient Marclens (Marciani sodales), prirent le nom d'Helviens, de celui de Helvius Pertinax. Des jeux annuels furent fondés pour célébrer son avènement au trône; mais
Sévère les supprima plus tard: on en institua d'autres pour l'anniversaire de sa naissance, et ceux-là subsistent encore".
À remarquer qu'une représentation similaire à celle du revers de notre médaillon se rencontre dans le catalogue de Froehner sur une pièce de bronze émise par Tibère pour Auguste sur un char traîné par quatre éléphants, on voit la statue assise d'Auguste: la légende DIVO AVGVSTO/SPQR indique qu'il s'agit d'un char d'honneur voté par le sénat et le peuple romain. À propos de la signification de ces représentations, Froehner notait: „Toutes les grandes solennités du cirque commençaient par une procession qui se formait devant le temple de Jupiter Capitolin et descendait au forum pour gagner l'enceinte réservées aux jeux. La fête ne pouvait avoir lieu en l'absence des divinités, on y conduisait un grand nombre de statues ou de symboles, les uns sur des civières, les autres sur des chars (tensae)”, (voir note 11).
À la différence de la représentation citée plus haut, la statue de Pertinax ne figure pas sur le revers de notre médaillon dans un char habituel, mais dans un quadrige traîné par des éléphants, en signe d'honneur à part.
On croit que l'apothéose de Pertinax eut lieu en juin 193, sans pouvoir pourtant dater avec précision la mise en œuvre du médaillon; selon Courtis L. Clay, il fait partie de la première série des médaillons de Sévère, datant du janvier 194 (voir note 13).
A l'avis de J.M.C. Toynbee, les médaillons étaient en général exclus de la circulation; ils étalent distribués en tant que dons individuels, ou en signe de reconnaissance pour des mérites, ou enfin comme récompenses à l'occasion de nouvelle l'Année (note 14).
Remarquables par la ligne de l'incision et la perfection de la matrice, (voir note 15), leur flan était d'habitude supérieur à celui d'un sesterce. Initialement, ils étaient destinés à l'armée; mais, à côté de ces cadeaux symboliques, l'empereur offrait aux troupes des consistants donativa en argent. Ainsi, le biographe de Septime Sévère (Hist. Aug., Seu.. 5) affirme qu'il offrit aux soldats ce qu'aucun prince ne leur avait encore donné.
Pour faire face à ces largesses, Septime Sévère émit aussi une série monétaire avec les noms des légions qui l'ont soutenu dans son accession au pouvoir, dont quelques-unes avaient aussi servi sous les ordres de Pertinax; voir dans ce sens un passage de l'oeuvre de l'historien Hérodien (II, 9, 8): "tous les soldats de l'Illyricum se souviennent de la période quand Pertinax avait été leur commandant; vraiment, sous le règne de Marc-Aurèle, en qualité de commandant et gouverneur des pays de l'Illyricum, il avait consacré, à côté de ses soldats victorieux, des nombreux trophées, en faisant preuve de sa bravoure dans les guerres contre l'ennemi. Il s'est faite remarqué par ses subordonnés par son esprit de compréhension et sa bonté, et son autorité était sobre et calme. C'est pourquoi les soldats manifestaient encore tout leur respect pour sa mémoire et se montraient furieux contre ses assassins".
L'apothéose de Pertinax fut probablement une occasion en plus pour Sévère de gratifier les militaires méritueux; c'est probablement à cette occasion qu'un officier ou soldat de l'armée de la Mésie Inférieure ou de la Dacie reçut ce médaillon, avec l'effigie de son ancien commandant.
La distribution des donativa pour les troupes constituait pour l'empereur une modalité de conserver leur fidélité. Nous ignorons la valeur intrinsèque d'un médaillon en bronze - s'il ne s'agit plutôt d'une récompense symbolique en tant que distinction militaire.
Grâce à la perfection de l'exécution et de leur rareté, les médaillons jouissaient d'une appréciation à part; notre affirmation est soutenue par deux exemples. Ainsi, Suétone (Aug., 7) affirme qu'il possédait un ancien médaillon en bronze représentant C. Octavius (plus tard l'empereur Auguste) enfant; "J'ai donné cette médaille à notre prince (Hadrien), qui l'a placée, avec un pieux respect, parmi ses dieux domestiques" (inter cubiculares colitur)". De même, sur l'arc de Septime Sévère de Lepcis Magna on voit une procession triomphale; le quadrige de la famille impériale est précédé par quelques gens en habit militaire; les chevaux sont conduits par un jeune homme, une sorte de cammilus, avec un médaillon impérial en tant que pendentif (voir note 18).
Quant aux circonstances de la présence de ce médaillon justement dans la plaine de la Valachie – territoire situé extra fines imperii - on pourrait faire seulement des suppositions.
Paginaţia 41-46
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Titlul volumului de apariție
  • Cercetări Numismatice: CN; VII; anul 1996